Reconnaître la migraine et la traiter efficacement
Comment savoir si je souffre de migraine?
La migraine est l’une des maladies neurologiques les plus fréquentes en Europe. En Suisse, environ 11 pour cent de la population en souffre, dont 85 pour cent sont des femmes. Certaines personnes n’ont qu’un à deux épisodes de migraine par an, d’autres davantage. Si vous avez des céphalées unilatérales et pulsatiles aggravées par l’effort physique, il se pourrait que vous souffriez d’une migraine.
Une migraine s’accompagne-t-elle toujours de nausées et de photophobie?
Pas nécessairement. On retrouve cependant très souvent une perte d’appétit, des nausées, des vomissements, une sensibilité accrue à la lumière, aux bruits et aux odeurs. D’où l’intense besoin de calme et de repos que ressentent les patientes et les patients migraineux. Dans 20 pour cent des cas environ, une phase d’aura précède l’apparition des douleurs, elle peut se manifester par des troubles visuels tels que des scintillements devant les yeux, des nausées ou d’autres phénomènes.
Qu’est-ce qui différencie la migraine des céphalées de tension?
Les céphalées de tension, comme leur nom le suggère, sont dues à des tensions musculaires. Les douleurs sont non pulsatiles et souvent perçues comme une pression. Elles sont typiquement bilatérales et diminuent avec l’activité physique.
La migraine peut-elle également être provoquée par une tension?
Les causes exactes de la migraine sont encore mal comprises, même si de nombreuses hypothèses pertinentes ont été avancées. Outre une certaine prédisposition génétique, on évoque surtout le rôle de certains éléments déclencheurs, en particulier le manque de sommeil et un mode de vie irrégulier, le stress, les fluctuations hormonales et les changements de temps. Le vin rouge et le chocolat peuvent également déclencher des migraines chez les personnes sensibles.
Comment traiter une migraine aigüe?
Pour le traitement aigu des crises, on peut recommander le repos et des analgésiques classiques contenant comme principes actifs de l’acide acétylsalicylique, du paracétamol, de l’ibuprofène, du diclofénac ou du naproxène. Ces antidouleurs associent souvent de la caféine pour améliorer l’effet. La réponse à un médicament est individuelle, chaque personne doit trouver ce qui lui convient le mieux. En cas d’importantes nausées et vomissements, la ou le médecin de famille pourra prescrire des préparations adaptées.
Quels sont les analgésiques spécifiques utilisés en cas de migraine?
Des médicaments spéciaux, de la classe des triptans, pourront être proposés en cas d’échec des antalgiques simples. Ce sont des médicaments soumis à ordonnance et à utiliser sous certaines conditions.
Signes d’alerte en cas de céphalées
La présence des symptômes ci-après doit faire consulter immédiatement un(e) médecin afin d’exclure une cause sous-jacente:
- Maux de tête après une perte de connaissance (après un accident par exemple)
- Maux de tête soudains et violents («comme jamais auparavant»)
- Maux de tête accompagnés de troubles de la marche (trébuchements, chutes) ou de signes de paralysie
- Maux de tête s’accompagnant d’un état de confusion, de convulsions ou d’une perte de connaissance
- Maux de tête associés à une fièvre et une raideur de la nuque
- Céphalées matinales avec des vomissements en jet, sans nausées (surtout chez les enfants)
Peut-on agir préventivement?
La prévention joue un rôle très important dans la migraine. On distingue la prophylaxie médicamenteuse et non médicamenteuse. À commencer par l’identification et l’éviction des facteurs déclenchants, en notant par exemple dans un journal les détails des maux de tête. Un rythme de vie régulier sera bénéfique: respecter des heures de sommeil fixes, dormir suffisamment, boire et manger régulièrement, réduire le stress physique et psychique, pratiquer des techniques de relaxation. Il est également important de limiter le tabac et l’alcool. Un traitement médicamenteux de fond peut être indiqué lorsque les crises de migraine deviennent plus fréquentes ou en cas de réponse insuffisante ou d'intolérance au traitement habituel des crises aigües. Des antihypertenseurs ou des antiépileptiques peuvent se montrer efficaces. C’est lors d’un entretien détaillé avec votre médecin de famille que l’intérêt d’un tel traitement préventif sera évalué.
L’activité physique peut-elle aider à prévenir la migraine?
Effectivement, un entraînement d’endurance modéré peut diminuer le nombre, l’intensité et la durée des crises. La marche nordique, le jogging léger, la randonnée, le vélo, la natation, l’aviron, le ski de fond ou l’aérobic sont parmi les activités à conseiller. L’entraînement devrait durer 30 à 45 minutes et faire transpirer légèrement, sans aller jusqu’à l’essoufflement.