Augmentation des allergies : causes et prévention
Qui peut devenir allergique?
Tout le monde peut en principe développer une allergie. On a cependant identifié plusieurs facteurs susceptibles d'augmenter le risque. Il y a d'abord les antécédents familiaux qui jouent un rôle: 50 à 70 pour cent des enfants dont les deux parents sont allergiques développeront aussi une allergie. Le comportement de la mère pendant la grossesse compte également. Si elle fume, l'enfant sera davantage sujet aux allergies et aura un risque majoré de 60 pour cent d'avoir de l’asthme à l’âge adulte. Il peut aussi y avoir un lien avec l'environnement dans lequel on grandit. Seuls 4 pour cent des enfants vivant à la campagne souffrent de rhume des foins, contre 10 pour cent en ville. La pollution atmosphérique est un facteur à ne pas négliger. Les particules ultrafines peuvent atteindre le poumon profond, où elles peuvent s'accumuler et conduire à une inflammation. L'altération des muqueuses respiratoires augmente leur perméabilité, et par conséquent leur sensibilité aux allergènes. Parmi les autres facteurs pouvant entrer en jeu, on peut citer le mode de vie occidental, en particulier l'alimentation, ainsi que la plus grande agressivité des pollens.
Aujourd’hui, 15 à 20 pour cent de la population souffrent d’une allergie aux pollens, contre 1 pour cent seulement il y a 100 ans. Comment expliquer cette évolution?
Le changement climatique a augmenté l’intensité de la dispersion des pollens et la durée de la saison pollinique. Les particules de suie et de poussière fine modifient la surface des pollens et les rendent plus agressifs vis-à-vis du système immunitaire. Tandis que les facteurs environnementaux favorisant les allergies ont augmenté, les facteurs protecteurs ont diminué. Nous sommes en outre davantage en contact aujourd'hui avec des substances étrangères, qu’elles soient artificielles ou naturelles.
Pourquoi les enfants élevés dans une ferme ont-ils moins d’allergies et d’asthme que ceux des villes?
Le développement du système immunitaire dépend étroitement de l'exposition à la saleté et aux germes dans la petite enfance. Ainsi, le contact précoce avec les bactéries, avant l’âge de deux ans, induit une meilleure tolérance aux allergènes. Les enfants dont la mère a continué à travailler à l’étable durant la grossesse sont même particulièrement bien protégés contre l'asthme et le rhume des foins.
Quand faut-il consulter pour explorer une allergie?
Dès que possible, dans la mesure où les symptômes altèrent la qualité de vie, que le facteur déclencheur n'est pas clairement identifié ou qu'il n'est pas possible de l’éviter. Il est notamment très important de faire un test d'allergie en cas d'atteinte des voies respiratoires. La désensibilisation est une technique d'immunothérapie spécifique qui permet de traiter la cause d’une allergie.
Test d’allergie dans les pharmacies Medbase
Si vous savez ce qui déclenche votre allergie, vous pouvez atténuer les symptômes en prenant des mesures plus ciblées. Quelques gouttes de sang prélevées sur le doigt permettent de tester dix allergènes fréquemment responsables de réactions au niveau des yeux, du nez et des voies respiratoires.
Est-il opportun de traiter les réactions allergiques dès l’enfance?
Absolument. Car une allergie non traitée peut s'aggraver avec l’âge et un «simple» rhume des foins peut évoluer vers un asthme allergique. On parle de «changement d'étage» pour décrire ce passage de la réaction allergique des voies respiratoires supérieures aux voies respiratoires inférieures. Au fil du temps, le spectre des allergies peut également s'élargir à d'autres allergènes.
Six conseils pour prévenir les allergies
- Il est conseillé d’opter pour l’allaitement exclusif pendant au moins quatre mois pour son rôle dans la promotion de la santé – les études restent partagées sur son effet sur la prévention des maladies allergiques.
- Laisser les enfants jouer dehors régulièrement.
- Éviter les sprays désinfectants chez les enfants.
- Garder son calme si l’enfant porte de la saleté à sa bouche de temps en temps.
- Sucer son pouce est permis – car on a constaté que les enfants qui mettent souvent leurs doigts dans la bouche développent plus rarement des allergies.
- Vivre avec des animaux domestiques dans la petite enfance peut créer un «mini effet ferme» et permettre à l’organisme d’acquérir une meilleure tolérance.